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UNE
AVENTURE « SESTIANNE » (Aixoise)
1973-1974
Septembre 73 dans un cabanon du Montaiguet à Aix-en-Provence, Jean-Noël
Mabelly, qui reçoit, Jean-Marie
Carlotti et Patrice
Conte décident de former un trio, pour chanter sur scène
en provençal (rien qu’en provençal) et jouer le
répertoire ancien – plutôt méconnu et enfoui
à l’époque- ainsi que leurs compositions, en se
considérant comme des professionnels –
L’automne et l’hiver sont consacrés au montage du répertoire du groupe. Répétitions, recherches dans les bibliothèques de la région (chansonniers,troubadours) premiers collectages. «Le premier répertoire est fait à partir du Damase Arbaud, (1),
les Noëls de Notre-Dame des Dòms d’Avignon, Les chansons du Carrateyron d’Aix, les airs de «Lou tambourin» de Vidal.
Le nom Mount-Joio est tiré du poème de Mistral en exergue
de son dictionnaire- le Trésor du Félibrige (2) :
«… Amount sus l’aigo-vers lou pastre pensatiéu,
/ En l’ounour dòu païs, enausso uno mount-joio / E marco
li pasquié mounte a passa l’estiéu »- …
La haut vers le sommet, le berger pensif / Élève une mont-joie
en l’honneur du pays / Et marque les pâturages où il
a passé l’été –
Premier concert le 29 Avril 1974 invités au Fougau de l’Ambassado
de Prouvenço a Toulon.
Moitié de morceaux
traditionnels et moitié de créations dont les chansons
de Carlotti adaptées en provençal avec le félibre
de l’Escolo de Lar Léoun Inard. Le second, une semaine
après, au Foyer des jeunes travailleurs de Courtine en Avignon
: concert et quelques danses… Une vingtaine dans les mois qui
suivent, pour le milieu folklorique et provençaliste, et aussi bien que pour le milieu folk naissant.
(1) Damase Arbaud : «Chants populaires de la Provence.»
Aix.Makaire. 1862. Réédité par Chantemerle. Nyons
1972. Partie provençale de l’enquête lancée
par le ministre Hyppolyte Fourtoul
pour élever un monument «au génie anonyme et
poétique du peuple»
(2) Mount-Joio : un tas de pierres que font les bergers pour marquer
leurs pâturages et honorer la montagne. Colline, avant Santiago
de Compostella, que les textes du moyen age nommaient monte gaudis,
en latin, milladoiro, en galicien –nom choisi par le grand groupe
revivaliste galicien de ces années là Miladoiro et mont-joia
en oc. Le Trésor du Félibrige , - qui n’est pas
un dictionnaire, mais un Trésor, tout le monde en convient
- où Mistral note tous les mots des divers dialectes d’Oc,
est la preuve la plus éclatante de l’existence de l’Occitan
de sa richesse et de l’espace géographique qu’il
occupe : l’Occitanie.
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